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Le temps de travail

 Vous avez dit "directive européenne du temps de travail applicable aux militaires" ? . Vous ne le savez pas ? Hors ses munitions , le soldat  ne sait pas compter... Ni ses pas, ni sa sueur, ni ses heures ! Il ne compte ni ce qu'il do nne, ni ce qu'il reçoit. De toute manière, il n'a pas assez de doigts et ses mains  tiennent déjà le destin des siens, cette chose immense qui ne se mesure pas plus sur le cadran d'une montre que sur les pages du calendrier... Le soldat compte... sur ses camarades, sur ses chefs, sur ses équipements,...., sur la chance aussi ! Toutes choses qui ne se mesurent pas....  Les heures d'entraînement, de formation, de..., de combat ???  Il n'en connaît que le fruit: la victoire ou la défaite, la vie ou la mort, la sienne, celle de son camarade, les blessures aussi, visibles comme invisibles !! Compter pour un soldat est chose trop mesquine, tellement qu'il ne veut pas apprendre !! Apprendre à compter, même un tout petit peu,

Souveraineté nationale?

 L'un de vous m'a demandé un petit billet sur la souveraineté nationale, ce concept abscond pour nos citoyens du monde, ployant sous un pseudo-humanisme post-moderne, garant, paraît-il, d'une paix éternelle.  La souveraineté, voyez-vous, c'est un peu comme la brosse à dents d'un peuple ! Elle participe à sa bonne hygiène et lui permet d'aborder en toute occasion un sourire éclatant et de montrer ses belles dents saines, prêtes à mordre la vie, voire à mordre tout court ! Elle est aussi une bouteille de champagne qui permet de célébrer dignement les grandes occasions et les victoires.  Derrière chaque bulle, il y a le goût du terroir, la subtilité des assemblages, les traditions des grandes maisons,... toutes ces petites choses qui donnent de l'éclat aux grandes Nations !  C'est la surprise de ce général de corps d'armée US qui me demandait naïvement pourquoi il ne me notait pas comme il notait mes camarades étrangers : - No need, Seven? But why??  -

A tous ces petits....

Bien sûr, c'est à prendre au second degré. Cependant je ne peux m'empêcher d'écrire... ... A tous ces petits qui, après Noël, continueront à vivre dans l'ignorance et sous la contrainte d'une saine lecture, d'un conte fantastique, condamnés à voir leur esprit errer dans les plaines sauvages de l'imaginaire, sans fin. Comme je vous plains d'avoir encore à vous débattre avec votre âme d'enfant, les mains vides, coupés du monde réel. Pauvres petits, si seuls, si fragiles, à la merci de vos aînés ! Vous voudriez tout comme nous errer d'un post à l'autre, chanter à tweet-tête votre mal-être , Google-enliser vos questions existentielles, Snap-chanter vos exploits d'un commun mortel... Mes pauvres petits, profitez bien de l'enfance. Même un arbre n 'en vaut pas la peine ! A ses branches, vous y pendriez votre enfance sacrée ! Sans retour ! Blankenese, 26 novembre 2022 en réaction à cette parodie sur  https://twitter.com/lesnulsfr/status/

Septième vague

Blankenese, bord de l'Elbe. Les navires marchands défilent aux sons des mouettes en file indienne. Gros, petit. Gros, encore un autre gros et puis un autre... Je regarde cette noria ininterrompue de cargos qui se pressent aux portes du port d'Hambourg, dans les deux sens, tandis que le monde autour d'eux s'affole, nourri de pénuries et déjà tout transi d'un hiver dont on ne sait comment nous allons le réchauffer. Arrivent-ils chargés de promesses et repartent-ils vides de sens ? A moins que ce ne soit l'inverse ? En réalité je m'en fous !  Mars 2020, sur le bord de la Seille. Pas de cargos, ni de mouettes criardes, déjà des pénuries. Mais surtout une première vague. Je n'ai vu que celle-là, pas les six autres. Parce ce que je n'en suis jamais vraiment sorti, sans doute. Mais le monde a compté pour moi: une, deux, trois... C'est tellement beau un monde qui compte à l'unisson, il ne faut pas oublier ça...  Pourtant je pensais que ma vague avait

Clap de fin

  Voici désormais deux ans que je me balade de jour en jour, heure après heure, dans ce dénommé Covid long ou long Covid, ou encore syndrome post-Covid… J’avoue avoir une préférence pour ce dernier terme. Car si les deux premiers portent l’accent sur la notion de durée, et croyez-moi deux ans c’est long ! le dernier laisse mieux entrevoir la souffrance et les difficultés qui se cachent au-delà des mots… Cinquième vague, sans doute la sixième qui viendra bientôt s’écrêter au large de nos côtes, avant de se répandre derrière les dunes érigées depuis le premier déferlement de cette maladie. De vague en vague, nous avons appris à vivre sous contraintes, contre le COVID, mais avons-nous appris à vivre avec ? Nous, les post-Covid, capitaines au long cours naviguant à l’estime le long de rivages incertains, nous avons dû apprendre à vivre avec ! A nos côtés, nos proches aussi… Pas le choix ! Peu nous importe le nombre de vagues à déferler, nous sommes pareils de l’une à l’autre, ballotés sans

A mes courageux

 Je viens de dévorer "Éloge du courage" du général Gallet, le "sauveur de Notre-Dame" avec sa Brigade de Sapeurs-pompiers de Paris. Quels beaux moments de grâce au travers de cet hommage à ces hommes et femmes ordinaires, soudain propulsés dans une autre dimension par l'on ne sait quel mystère !  Car le courage n'est pas l'apanage exclusif d'un homme surentraîné, muscles saillants, dominant de toute sa hauteur la menace qui vient. Non ! c'est plus souvent celui que l'on attendait pas, tout frêle, tout petit..., poussé par le refus de l'inacceptable, le sens du devoir, l'esprit de camaraderie, le désir que ses semblables, lui fussent-ils inconnus, survivent,... Et tant d'autres raisons qui le poussent au-delà de la peur et le transcendent sans que l'on ne sache ni comment, ni toujours pourquoi. David contre Goliath, Anne Frank, le tatoueur d'Auschwitz, les soldats de Bazeille, mais aussi Françoise, Fabienne et son époux Pap

Mort pour rien ?

  A chaque mort sur une terre lointaine, cette remarque: encore un soldat mort pour rien ! Si cette affirmation ne s'adresse pas au soldat en personne, elle n'en est pas pas moins le résultat  d'une méprise sur le sens réel de notre engagement !  Car le soldat ne meurt pas pour une politique, combien-même la force armée en serait le bras armé. Le croire serait réduire, ou plus exactement lier le sens de son action à la seule réussite durable du seul objectif politique poursuivi, lequel n'est que temporel, sinon temporaire. Mais alors quid des causes perdues parce qu'ingagnables? Morts pour rien, les Sapeurs de la Garde? Morts pour rien ceux qui sautèrent jusqu'à la dernière heure sur Dien-Bien-Phu ? Ceux de Bazeille ? Ceux de Camerone et de Waterloo? Pour rien encore nos morts de Bosnie, du Kosovo, du Liban et du Sahel ? Ils ont perdu ou leur action ne semble pas avoir les effets escomptés et pourtant leur héritage irrigue notre histoire de la plus belle des man