Mort pour rien ?
A chaque mort sur une terre lointaine, cette remarque: encore un soldat mort pour rien ! Si cette affirmation ne s'adresse pas au soldat en personne, elle n'en est pas pas moins le résultat d'une méprise sur le sens réel de notre engagement ! Car le soldat ne meurt pas pour une politique, combien-même la force armée en serait le bras armé. Le croire serait réduire, ou plus exactement lier le sens de son action à la seule réussite durable du seul objectif politique poursuivi, lequel n'est que temporel, sinon temporaire. Mais alors quid des causes perdues parce qu'ingagnables? Morts pour rien, les Sapeurs de la Garde? Morts pour rien ceux qui sautèrent jusqu'à la dernière heure sur Dien-Bien-Phu ? Ceux de Bazeille ? Ceux de Camerone et de Waterloo? Pour rien encore nos morts de Bosnie, du Kosovo, du Liban et du Sahel ? Ils ont perdu ou leur action ne semble pas avoir les effets escomptés et pourtant leur héritage irrigue notre histoire de la plus belle des man