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Affichage des articles du mai, 2021

L'autre...

Qui est donc l'Autre ? C'est selon vous dirais-je. Car l'Autre...  ...  C'est celui qui ne fait rien de bien comme vous, celui qui sait toujours tout sur tout, celui qui se croit toujours au-dessus de tout et qui se la joue... C'est celui qui ne tient pas ses promesses, vend son âme pour les honneurs, s'attribue le mérite des autres obstinément et s'en fout... L'Autre est tout ce qu'on ne veut pas être, tout bouffi de certitudes, engoncé dans son manteau de servitudes, tout ce qu'on ne peut pas être injustement, l'exemple à ne pas suivre surtout.. Comme il est laid et misérable, cet égoïste, ce menteur, ce bellâtre, ce bon à rien ! Comme on est heureux de ne pas être lui ! Merci Seigneur de m'avoir fait tel que je suis ! Mais l'Autre c'est aussi...  ... Celui qui m'a donné la vie, celui qui a fait de moi un frère, un ami, un fiancé. Celui qui m'a fait époux, père, compatriote et frère d'armes, et tant d'autres stat

Le syndrome de l'escargot

 Et l'ami ! Il est temps de sortir de ta cabane maintenant et de profiter du retour des beaux jours! Ça y est, ils l'on dit: d.é.c.o.n.f.i.n.e.m.e.n.t ! Sors un peu de ta coquille, le monde t'attend ! À ces mots, ne se sentant plus de joie, l'escargot sort la tête. Il est tout heureux! Il peut enfin ouvrir les yeux et cesser de rêver à d'improbables plaisirs qui désormais lui tendent les bras, hors de sa cabane. La pauvre bête en bave de désirs à satisfaire. C'est que vous ne savez pas ce qu'il vient de vivre, enfermé dans sa coquille, son masque sur le nez, à regarder le temps s'écouler dehors, sans lui ! Et maintenant, voilà qu'il voit de sa fenêtre le renard et la belette danser en terrasse, visages au vent, humant l'air avec gourmandise à chaque pas. Le visage au vent !!  À cette vue, n'en pouvant plus, le voilà qui sort si vite qu'il se retrouve dehors tout nu ! Ni masque sur le nez, ni coquille sur le dos, sa cabane derrière lui. O

Le petit prince

 Allongé sur le sable, il ne bouge plus. Son visage paraît bien pâle sous le soleil qui frappe durement. A ses côtés, debouts, de longues silhouettes blanches jettent une ombre timide sur le corps étendu. Les meilleurs médecins du royaume sont réunis auprès de lui. Qui les a appelés, nul ne sait ! Mais ils sont là qui se pressent auprès du petit Prince, couché dessus le sol.  Inquiets, ils cherchent comment rendre un semblant de vie à ce petit être perdu qui ne sait plus très bien ce qu'il fait là, la face contre terre, à bout de souffle. Chacun tourne en silence les lourdes pages de son bréviaire, en vain. Pas une ombre d'explication sous ce soleil de plomb ! Mais un petit Prince qui, lui, n'est plus que l'ombre de lui-même alors que sa vie s'écoule grain à grain entre leurs mains. Rien n'y fait, le petit Prince s'étiole en silence sur le sable brûlant.  Il voudrait pouvoir le leur dire, mais rien ne vient ! Bon sang ! Qu'attendent-ils pour  lui dessine

Fraternité

 À toi, mon amie, jadis réclamée à grands cris par une foule avide de liberté, accusant son roi de tous les  malheurs affreux qui sans fin la submergent, À toi, ma pauvre, rejetée sans vergogne par cette foule qui t'accuse de tant de maux pour un artifice disgracieux, antisocial, rangé si vite au placard des objets inutiles,  Derrière mon rideau de brumes éternelles aux carreaux de mes  verres, d'un souffle court, presque asthmatique, je voudrais dire à tous ceux qui s'agacent: Allons, mes amis, ne sommes pas tous tenus par notre devise qui énonce aux frontons de nos édifices ce mot magnifique qu'aucun de nous ne saurait juger si futile?  Fraternité, éternelle demoiselle effacée de nos cœurs, je te chéris en ces temps où les atours de ta sœur Liberté, en costume de fête s'installent en terrasse ! Qu'aucun jamais n'oublie  tout ce qui se cache de beau et de grand dans ces lettres, de renoncement, de partage, d'attention qui jamais n'outragent !  21 ma

Au fil de soi

 Au fil de soi, on découvre parfois la face cachée d'un moi qu'on croyait connaître et qui tient plus du poisson rouge décrivant des cercles incessants derrière ses yeux globuleux, dans son bocal de verre. S'il semble chercher son chemin, sa ronde paraît bien incongrue, répétée à l'envi , de bulle en bulle sans variations. Le pauvre a tout d'une âme en peine, condamné à tourner sur lui-même sous les regards, affublé de son collibet ridicule. Danse, pauvre Bubule ! Danse !  Au fil de soi, on s'aperçoit qu'on est souvent nu comme un ver dans son cocon, solidement arrimé à son quant à soi. Bien accroché sur sa branche, le pauvre ignore encore le destin qui l'attend au palais des gourmands. Il file sereinement jusqu'à l'étuve. La pauvre chrysalide laisse sa maison en héritage à celui qui le tue ! File mon fils ! File ! La vie continue...  Au fil de soi les rencontres étonnent le marcheur qui voyage, persuadé d'être seul sur les   chemins escarpés

Tu mouriras !

 Tu mouriras !  Je n'avais jusqu'à présent jamais prêté attention à cette sinistre prédiction. Je ne sais si c'est à cause de ma jeunesse, laquelle donne cette heureuse et naïve insouciance à celui qui a la vie devant soi, ou en raison de l'horreur de ce barbarisme grammatical qui pousse le lettré à bannir et le mot inconvenant et le concept auquel il prétend donner corps. J'avoue ici que cette tournure me faisait plus mourir de rire que mourir tout court...  Je mou-rirai donc un jour. C'est ainsi, je crois, qu'il faut l'écrire. Le trait d'union me semble en effet de nature à favoriser l'union improbable entre deux notions que tout oppose en apparence mais que la sagesse populaire a déjà rassemblées dans son expression. Il me semble surtout que si je m'affranchis de la très noble Académie française et du Becherel je ma rapproche par cet usage incongru, mais  conscient et assumé, de ma foi et de la très Sainte Bible, laquelle nous enseigne que

Comme la lune

 Je suis comme la lune, suspendu dans le vide au milieu de la nuit. Comme elle, je me lève et me couche au grès du temps; comme elle je luis palot sur la scène de ma vie, au milieu des miens. Comme elle, tantôt je grandis, tantôt je rapetisse sur le calendrier de la maladie. Et parfois même je me cache derrière les nuages de mon cœur aux yeux qui m'épient et rêvent de me reconquérir un jour. Comme elle, je surgis de derrière ce rideau de grisaille qui se déchire, plus petit ou plus grand, au gré des vents. La lune est solitaire dans son ciel d'ombres et de lumières, au milieu des étoiles qui scintillent autour d'elle sans jamais rien changer à chaque aube nouvelle, indifférentes à cette sœur qui ne cesse de n'être jamais la même. Je vais comme elle, présentant à vos regards la même face éternelle, celle qui donne à penser qu'elle brille tranquillement tout là haut pour éclairer vos nuits . De l'autre côté est la face, pudiquement cachée aux regards qui la scrute

À ceux à qui ont vole soit disant...

 La Covid ne tue que les plus fragiles. Pour les autres, c'est moins pire qu'une bonne grippe ! Vous avez raison... Moi, il ne m'a pas tué ! Il m'a juste pris celui que j'étais, toujours en mouvement, l'esprit alerte, attentif aux autres, les idées claires clairement exprimées, les mots adaptés... Je suis à l'école de l'humilité et j'apprends à n'être plus moi-même ! J'apprends à ne plus trouver mes mots, à les confondre, à me perdre au beau milieu d'une phrase ! J'apprends à renoncer après quelques minutes d'effort, le souffle court ! J''apprends à faire la sieste, comme un vieux ou un nourisson, faute d'énergie ! J'apprends à supporter les regards interrogateurs de mes proches qui peinent à me suivre, leurs éclats de rires quand un mot impromptu vient prendre la place d'un autre ! J'apprends à sourire malgré tout et à faire bonne figure... J'apprends à ne pas m'offusquer de tel ou tel symptômes qu

Je suis....

 Depuis quelques jours je plane dans une sorte de coton mouvant, parcouru d'éclairs fugaces qui naissent où siège d'ordinaire la pensée et meurent le long de ma colonne, sorte de RC 4 réinventée; les yeux semblent vouloir danser et esquissent des pas de valse alcoolique tandis que des muscles oubliés, sinon inconnus, veulent s'y joindre et se rappellent à moi, en manque d'antalgiques....  Le cœur semble se briser, cavalier spasmodique d'une pensée erratique qui peine à savoir et le pas déjà fait et celui qui vient après... et le corps paraît soudain chuter avant de remonter dans un numéro d'équilibriste mal maîtrisé... Au cirque de Pékin, je suis le clown, le corps désarticulé à l'image de son propos, sur une corde raide et qui fait rire les enfants à gorge déployée. Il sourit, mais dedans, les larmes coulent en silence de son âme meurtrie. Car le clown est triste, comme chacun sait et ne fait rire que pour oublier son vague à l'âme... Au panthéon de la