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Affichage des articles du octobre, 2021

Quand l'amour s'éteint

Ah ! l'imbécile heureux qui s' est donné à ce cœur-là ! Ce cœur qui l'avait jadis serré si fort contre soi, ce cœur aujourd'hui si froid qui l'avait jadis porté à la force de ses bras, bien au chaud tout contre lui et qui aujourd'hui le retient à peine du bout des lèvres, juste du bout des doigts...à peine !  Avant de sombrer au grand précipice des amours mortes, avant de couler dans les eaux froides et sombres de l'indifférence, comme j'aimerais lire encore dans ce regard qui se décroche les éclairs et les tempêtes passés qui emportaient ces deux cœurs liés à la vie, à la mort.  De la lumière à l'ombre, il n'est qu'un pas que les nuages sombres accompagnent au vent d'un amour qui s'en va dans le curieux silence d'un dernier orage. Le début et la fin ne sont que les rives d'un même fleuve. Ils se tenaient au milieu du hall, le visage fermé, sans voir que le vent de leur histoire les poussait sur cette berge fatale où ils s'

Mon Dieu, donne-moi le silence

 Mon Dieu,  Combien, plongés dans l'adversité, privés de tout repère, T'appellent à leur secours ? Combien se souviennent, dans la souffrance, de Ton existence et de Ta bonté ? Combien qui T'ignoraient de leur crasse suffisance, agenouillés à Tes pieds Te prient à grands cris dans l'adversité ?  Comme Tu manques à leurs vies soudain ! Comme il faudrait que Tu sois là ! Comme il faudrait que Tu les tires de Ton côté, les arrachant aux douleurs de la vie !  Et voilà, maintenant qu'ils Te reconnaissent enfin, que Tu restes silencieux, indifférent à la souffrance qui les accable ! Et voilà qu'il faudrait que Tu agisses à chaque battement de leurs cœurs douloureux ! Que Tu ôtes à leurs fronts de suppliciés leurs minces épines ! Que Tu leur épargnes leurs si petites croix ! Et les rendes à la vie ? Ô Seigneur, Ô mon Dieu et mon Sauveur, j'ai bien peur d'être de ceux-là ! J'ai bien peur de ne pas valoir mieux, à vouloir  que Tu me prennes à chaque douleur d

La Pie qui chante

A un soldat mutilé et découragé, sur la tombe encore toute fraîche de son époux tombé au combat, une jeune femme dit avec une infinie tendresse : "C'est vrai, tu es mutilé, mais à l'intérieur, tu es toujours le même! Ne te décourage pas, un jour tu retrouveras l'amour... .". Cette scène  dépouillée d'un  film  est splendide d'humanité ! Celle qui vient de tout perdre et qui pourrait se lamenter vient offrir un futur à celui qui a survécu à son camarade...  Cette opposition entre " l'intérieur" et "l'extérieur" de ce blessé est venu brutalement s'inviter en moi, plongé dans un cycle récurrent et symptomatique Covid long depuis une dizaine de jours. Ne me demandez pas pourquoi !  À  "l'extérieur", je suis toujours le même, à quelques kilos et cheveux blanchis près. Ceux qui m'ont connu jeune et qui ne m'ont pas vu vieillir sont souvent frappés: " T'as pas changé, vieux !" Et oui ! "Pimo