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Affichage des articles du 2022

Septième vague

Blankenese, bord de l'Elbe. Les navires marchands défilent aux sons des mouettes en file indienne. Gros, petit. Gros, encore un autre gros et puis un autre... Je regarde cette noria ininterrompue de cargos qui se pressent aux portes du port d'Hambourg, dans les deux sens, tandis que le monde autour d'eux s'affole, nourri de pénuries et déjà tout transi d'un hiver dont on ne sait comment nous allons le réchauffer. Arrivent-ils chargés de promesses et repartent-ils vides de sens ? A moins que ce ne soit l'inverse ? En réalité je m'en fous !  Mars 2020, sur le bord de la Seille. Pas de cargos, ni de mouettes criardes, déjà des pénuries. Mais surtout une première vague. Je n'ai vu que celle-là, pas les six autres. Parce ce que je n'en suis jamais vraiment sorti, sans doute. Mais le monde a compté pour moi: une, deux, trois... C'est tellement beau un monde qui compte à l'unisson, il ne faut pas oublier ça...  Pourtant je pensais que ma vague avait

Clap de fin

  Voici désormais deux ans que je me balade de jour en jour, heure après heure, dans ce dénommé Covid long ou long Covid, ou encore syndrome post-Covid… J’avoue avoir une préférence pour ce dernier terme. Car si les deux premiers portent l’accent sur la notion de durée, et croyez-moi deux ans c’est long ! le dernier laisse mieux entrevoir la souffrance et les difficultés qui se cachent au-delà des mots… Cinquième vague, sans doute la sixième qui viendra bientôt s’écrêter au large de nos côtes, avant de se répandre derrière les dunes érigées depuis le premier déferlement de cette maladie. De vague en vague, nous avons appris à vivre sous contraintes, contre le COVID, mais avons-nous appris à vivre avec ? Nous, les post-Covid, capitaines au long cours naviguant à l’estime le long de rivages incertains, nous avons dû apprendre à vivre avec ! A nos côtés, nos proches aussi… Pas le choix ! Peu nous importe le nombre de vagues à déferler, nous sommes pareils de l’une à l’autre, ballotés sans

A mes courageux

 Je viens de dévorer "Éloge du courage" du général Gallet, le "sauveur de Notre-Dame" avec sa Brigade de Sapeurs-pompiers de Paris. Quels beaux moments de grâce au travers de cet hommage à ces hommes et femmes ordinaires, soudain propulsés dans une autre dimension par l'on ne sait quel mystère !  Car le courage n'est pas l'apanage exclusif d'un homme surentraîné, muscles saillants, dominant de toute sa hauteur la menace qui vient. Non ! c'est plus souvent celui que l'on attendait pas, tout frêle, tout petit..., poussé par le refus de l'inacceptable, le sens du devoir, l'esprit de camaraderie, le désir que ses semblables, lui fussent-ils inconnus, survivent,... Et tant d'autres raisons qui le poussent au-delà de la peur et le transcendent sans que l'on ne sache ni comment, ni toujours pourquoi. David contre Goliath, Anne Frank, le tatoueur d'Auschwitz, les soldats de Bazeille, mais aussi Françoise, Fabienne et son époux Pap

Mort pour rien ?

  A chaque mort sur une terre lointaine, cette remarque: encore un soldat mort pour rien ! Si cette affirmation ne s'adresse pas au soldat en personne, elle n'en est pas pas moins le résultat  d'une méprise sur le sens réel de notre engagement !  Car le soldat ne meurt pas pour une politique, combien-même la force armée en serait le bras armé. Le croire serait réduire, ou plus exactement lier le sens de son action à la seule réussite durable du seul objectif politique poursuivi, lequel n'est que temporel, sinon temporaire. Mais alors quid des causes perdues parce qu'ingagnables? Morts pour rien, les Sapeurs de la Garde? Morts pour rien ceux qui sautèrent jusqu'à la dernière heure sur Dien-Bien-Phu ? Ceux de Bazeille ? Ceux de Camerone et de Waterloo? Pour rien encore nos morts de Bosnie, du Kosovo, du Liban et du Sahel ? Ils ont perdu ou leur action ne semble pas avoir les effets escomptés et pourtant leur héritage irrigue notre histoire de la plus belle des man

Le ciel gris

 Le  ciel de Paris est gris, Comme le ciel de mon cœur, Déchiré de sentiments contraires Entre la perte en apparence futile D'un frère d'arme pourtant inconnu Qui désormais n'est plus Et l'espérance infiniment sublime Que cette jeunesse généreuse Soulève à l'ombre du sacrifice ultime ! Avec tes frères tu es cette France Que j'aime tant, Idéaliste, généreuse, hors du temps. Avec tes frères, tu es mon nom, Ma devise, aux frontons de nos libertés ! Avec eux, repose en paix sur cette terre Qui te doit tant ! Hambourg, 26 janvier 2022 Hommage national au brigadier-chef Alexandre Marti n , tué à Gao

Compliqué de se parler...

  Compliqué de se parler CALMEMENT du COVID. En effet, il y a autour de la table : - les provax vs les antivax; - les anti-provax vs les pro-antivax; - les pro-anti-provax vs les anti-pro-antivax; - les anti-pro-anti-provax vs les pro-anti-pro-antivax; - etc. Si ajoutent: - ceux qui vous expliqueront qu'il faut écrire anti-proantivax et non anti-pro-antivax vs ceux qui prétendent que c'est anti pro-antivax qu'il faut écrire, vs.... ; - ceux qui vont expliquer que c'est pas très inclusif et qu'il faut écrire anti.e.s-vax et pro.iel-anti.e.s-vax; - ceux qui estiment que le bon terme pour anti-vax (ou ant.iel-vax) c'est novax ! (ben non alors ! c'est no.iel-vax...) et ceux qui demanderont s'il faut dire du coup yesvax ou yeapvax pour les pro-vax; - ceux qui pensent que vaccinophobe et vaccinophile c'est mieux vs les a-vaccinophobes qui sont en fait des pro-vaccinophiles anti-vaccinophobes; - ceux qui estiment qu'on ferait mieux de parler du changem

Ce qui me peine

 Ce qui me peine aujourd'hui dans les débats ce n'est pas qu'il y ait des pro et des anti. Chacun sait que de la confrontation des idées naissent les bonnes solutions, les avis éclairés et, in fine, les meilleurs décisions. Non, ce qui me chagrine c'est cette incapacité à écouter, entendre, argumenter et contre-argumenter dans le calme, la sérénité et le respect de son contradicteur ! C'est cette manière de considérer de facto que se qui s'oppose à ses propres idées est une atteinte insupportable à la vérité détenue, devenue unique et exclusive, au point de de considérer son contradicteur comme un ennemi. Plus besoin alors d'argumenter pour convaincre ! Plus besoin d'ailleurs de convaincre... L'ennemi doit être non pas combattu mais abattu ! Pire encore, l'ennemi ne mérite pas qu'on le respecte, au point qu'on lui enlève peu à peu, d'argument inefficace en argument inefficace, son humanité.  En appeler à la raison ? Inutile sans doute

H majuscule!

 Je suis Homme, avec un grand "H", comme "Histoire" , celle qui compte parce qu'elle dit de nous d'où l'on vient pour que nous puissions mieux aller vers notre avenir...  Homme ou femme, quelle importance ? Le "H" en majesté nous donne ce qu'on nomme le genre humain. Un homme qu'on nomme "Homme", parce qu'il est homme et femme mêlés dans cette lettre magistrale faite de deux jambes liées d'un trait d'union. Quelle grandeur que ce signe qui préfigure l'union de l'homme et de la femme dans un seul genre universel, irrémédiablement liés pour le meilleur et pour le pire ! Masculin et féminin ne s'opposent pas, ils se complètent au contraire et se soutiennent. Ils vont accotés, à l'estime, où les mène leur destin, main dans la main, unissant leurs forces vives pour transcender leur misérable condition humaine. De là surgit l'humanité, dans cet élan des cœurs qui s'accordent et ensemble dépassent