Au fil de soi

 Au fil de soi, on découvre parfois la face cachée d'un moi qu'on croyait connaître et qui tient plus du poisson rouge décrivant des cercles incessants derrière ses yeux globuleux, dans son bocal de verre. S'il semble chercher son chemin, sa ronde paraît bien incongrue, répétée à l'envi , de bulle en bulle sans variations. Le pauvre a tout d'une âme en peine, condamné à tourner sur lui-même sous les regards, affublé de son collibet ridicule. Danse, pauvre Bubule ! Danse ! 

Au fil de soi, on s'aperçoit qu'on est souvent nu comme un ver dans son cocon, solidement arrimé à son quant à soi. Bien accroché sur sa branche, le pauvre ignore encore le destin qui l'attend au palais des gourmands. Il file sereinement jusqu'à l'étuve. La pauvre chrysalide laisse sa maison en héritage à celui qui le tue ! File mon fils ! File ! La vie continue... 

Au fil de soi les rencontres étonnent le marcheur qui voyage, persuadé d'être seul sur les   chemins escarpés de son âme. Il croise le courageux, le perdu, le bellâtre, le rêveur, l'amoureux,... tant de gens qui prétendent être lui ! C'est fou le monde qui emprunte les  chemins détournés et se cache à la foule des grands jours. On voudrait être seul, face à soi-même, et voilà que les autres font pareil, imposant leur ego démesuré au détour du chemin pour passer ! Dénué de soi, son moi éperdu ne sait plus que c'est lui... Et pourtant ! 

Au fil de soi, il fait aller simplement. S'étonner de tout, s'extasier, de bout en bout. Peu importe qu'on soit Bubule dans son bocal. Car Bubule au fond ne dit pas autre chose que la vie sans but est un cercle vicieux et qu'il faut se mettre en chemin pour trouver la joie, de bulle en bulle. 

 Et si à tout hasard le chemin a des airs d'autoroute des vacances, c'est que Bubule n'est jamais seul. Dans son bocal, tournent tour à tour le courageux, le perdu, le bellâtre, le rêveur et l'amoureux dans une ronde incessante. Au fil de soi, à force de tourner, on retrouve son moi tout entier, bout par bout. Il suffit de ne pas se décourager !

TGV Champagne-Ardenne Massy TGV le 12 mai 2021. 

Commentaires

  1. Bonjour, je compatis entièrement pour votre situation
    Deux idées à prendre ou à laisser, mais quand il n'y a plus de solutions, …
    - prendre le TGV pour Marseille par exemple et se faire soigner par des médecins courageux qui ne se sont pas assis sur leur serment d'hyppocrate, car les soins existent …
    - contacter un avocat et assigner le gouvernement et l'ordre des médecins pour non assistance à personne en souffrance, obstruction aux soins, etc
    Bon courage pour le combat

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  2. On sait traiter les symptômes indépendamment 'es u s des autres, mais pour le reste...
    Merci pour vos encouragements !

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