Je suis....

 Depuis quelques jours je plane dans une sorte de coton mouvant, parcouru d'éclairs fugaces qui naissent où siège d'ordinaire la pensée et meurent le long de ma colonne, sorte de RC 4 réinventée; les yeux semblent vouloir danser et esquissent des pas de valse alcoolique tandis que des muscles oubliés, sinon inconnus, veulent s'y joindre et se rappellent à moi, en manque d'antalgiques....  Le cœur semble se briser, cavalier spasmodique d'une pensée erratique qui peine à savoir et le pas déjà fait et celui qui vient après... et le corps paraît soudain chuter avant de remonter dans un numéro d'équilibriste mal maîtrisé...

Au cirque de Pékin, je suis le clown, le corps désarticulé à l'image de son propos, sur une corde raide et qui fait rire les enfants à gorge déployée. Il sourit, mais dedans, les larmes coulent en silence de son âme meurtrie. Car le clown est triste, comme chacun sait et ne fait rire que pour oublier son vague à l'âme...

Au panthéon de la littérature, je suis Peau d'âne. Je rétrécis à vue d'œil devant le  miroir de ma vie d'avant.... Rétrécir comme peau de chagrin, voilà une expression qui prend soudain du sens ! Peau d'âne est-il sauvé, je ne me souviens plus?

Dans un livre d'histoire, je suis la Berezina. Espoir d'être sauvé à mon tour dans ma campagne de Russie sauvage par les Sapeurs de la valeureuse Garde dont le sacrifice ô combien magnifique permis à Napoléon de sauver l'essentiel: ses forces vives!

Et le serment de Koufra aussi ! Je ne cesserai le combat que lorsque mon drapeau flottera sur la cathédrale de la Rédemption. Jusque là, le Christ voudra bien me cacher dans ses plaies et je m'efforcerai d'être à ses côtés le Bon larron, touché par la Grâce et partageant Sa Passion avec l'humilité du converti qui mesure à Sa Souffrance la vacuité de la sienne et s'offre à son tour à l'abandon... Que dis-je ? À la grâce de Dieu !

Graz ha Speret ! La devise familiale sur mon blason oblige. Je l'écris à chaque fois que je me heurte et je passe...

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